Ce mercredi soir, pas moins de 50 000 personnes ont été embarquées dans la plus grande perturbation ferroviaire jamais connue en Ile-de-France. Transiliens, RER et trains de grandes lignes (y compris le Thalys et l’Eurostar) se sont ainsi retrouvés immobilisés par une multitude d’incidents.

A l’heure où de nouvelles lignes sont créées (Tram) ou prolongées (RER par exemple), et des améliorations interviennent sur les lignes préexistantes (métro ou RER), on s’aperçoit que les installations en place sont pour beaucoup vétustes et en mauvais état.

Régulièrement des travaux d’entretien des voies, des trains et des installations sont effectués. Mais est-ce bien suffisant au vu de l’ampleur du réseau et de la masse des usagers ?

Alors que les usagers remettent en cause le professionnalisme de la SNCF, celle-ci tente de s’exonérer en mettant en avant l’irresponsabilité de nombreux voyageurs.

En effet pour la société ferroviaire, le temps de retard considérable des trains est essentiellement dû à l’attitude inappropriée des usagers. Ceux-ci excédés par l’attente dans les trains qu’ils soient stationnés à quai ou bien sur la voie entre deux stations, parfois même dans le noir durant des heures, ont forcés les portes du train pour pouvoir sortir et beaucoup d’entre eux se sont retrouvés à errer sur les voies.

Or dès lors qu’une personne marche sur une voie, la procédure veut que le trafic soit arrêté afin qu’aucun risque ne soit encouru.

C’est l’interruption totale de la circulation des trains qui a engendré la pagaille sur le réseau.

Cependant, il ne faut pas oublier qu’à l’origine, l’immobilisation est due à une panne d’une caténaire. Bien que la panne fût réparée et la circulation rétablie à 18h40, la situation n’est pas rentrée dans l’ordre pour autant. En effet, en plus de la paralysie générée par la panne et les usagers, des agressions envers plusieurs conducteurs de train ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi. Ce comportement inadmissible souligne l’intensité des événements.

Face au désespoir qu’ont subi les usagers oppressés par l’étouffante chaleur des rames et saturés,  et notamment des mères avec leurs enfants en bas âge qui n’ont pu rentrer que vers 1h30 du matin, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, demande aujourd’hui des comptes à la SNCF afin qu’elle s’explique sur l’apparition d’un dysfonctionnement d’une telle ampleur. Il lui réclame ainsi un rapport détaillé sur les faits qui se sont produits mercredi soir.

Estelle PERLUMIERE
Juriste

Ecrit le 09/11/12

Source : Le Monde, 8/11/12, « Deux conducteurs agressés après les incidents dans le RER »

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