Nous sommes nombreux à nous poser la question : Pourquoi certaines personnes qui vraisemblablement ne paraissent pas saines d’esprit sont laissées en liberté ? Les affaires tragiques qu’on peut trouver dans certains articles de presse sont fort heureusement rares mais toujours dramatiques.

En principe, toute personne atteinte de maladie mentale et jugée potentiellement dangereuse pour elle ou autrui est suivie par des médecins, un juge, une structure hospitalière… Toutefois, lorsque ces personnes n’ont fait l’objet d’aucune mesure particulière (hospitalisation d’office par exemple) et qu’elles commettent un crime, qu’en est-il des personnes qui les suivaient ?

Pour la première fois, un psychiatre va être jugé pour ne pas avoir suffisamment suivi son patient schizophrène. Le procès débute aujourd’hui devant le Tribunal Correctionnel de Marseille. Le psychiatre est accusé d’homicide involontaire. Alors que le médecin avait jugé son patient comme n’étant pas dangereux pour son entourage, ce dernier a tué le compagnon de sa grand-mère en 2004.

Tous les médecins psychiatres qui avaient examiné le patient depuis 2000 avaient diagnostiqué une forme de schizophrénie qui impliquait que le patient était très dangereux pour son entourage. Le docteur Danièle Caranelli était la seule à juger que le patient ne présentait aucun danger grave pour son entourage.

La personne malade ne présentait peut-être aucun danger mais à la seule condition qu’elle prenne ses médicaments. Or, ce n’était pas le cas. En 2004, Joël Gaillard a commis l’irréparable en assassinant le compagnon de sa grand-mère en pensant que celui-ci voulait détourner l’héritage de son grand-père.

Ce procès nous invite à nous interroger sur la responsabilité des psychiatres qui soignent et suivent les personnes atteintes de maladies mentales. Cela pose notamment la question de la prise en charge des maladies mentales en France et de la qualité de la réponse qui est faite par la société aux personnes malades pouvant présenter un danger pour les autres.

Gary-Alban MARAVILHA
Juriste

Ecrit le 13/11/2012

Sources : www.lefigaro.com, « Une psychiatre jugée à cause de son patient criminel », le 13/11/2012 par Stéphane Durand-Souffland.

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