Il y a quelques mois nous écrivions un article sur les nouveaux rebondissements du scandale du médiator. L’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) indiquait alors que la majorité des dossiers médicaux des victimes pourraient être jugés irrecevables.
Le 6 décembre dernier, Irène Frachon, la pneumologue qui a mis à jour les dangers du médiator, expliquait dans le journal Libération qu’il était scandaleux et impossible que 88% des dossiers aient été refusés par la commission nationale d’indemnisation des victimes. Ces refus viennent du fait que le lien de causalité entre la prise du médicament et le développement de maladies cardiaques n’est pas évident et formel.
Hier, Jacques Servier a été mis en examen pour « homicide et blessures involontaires ». Ce n’est pas la première fois qu’il est mis en examen. Il est également poursuivi pour « tromperie et escroquerie ». Le médiator vendu entre 1976 et 2009 aurait causé la mort de 500 à 2000 personnes.
M. Servier, a toujours nié l’implication de son produit dans l’apparition d’atteinte cardiaque. Toutefois, le laboratoire Servier était conscient des risques du médicament. La commercialisation du traitement avait néanmoins été poursuivie.
Aujourd’hui, l’une des choses les plus importantes reste la reconnaissance du statut de victime pour les malades et leur indemnisation. En effet, très peu de personnes ont pu être indemnisées de leur préjudice. Ce dossier complexe, qui suscite exaspération, colère et désespoir pour les victimes ainsi que des professionnels de la santé, semble loin d’être terminé.
Sources : www.lefigaro.fr, « Mediator : Jacques Servier mis en examen », publié le 11/12/2012.
www.liberation.fr, « Mediator : la commission d’indemnisation contestée », le 6/12/2012 par Eric Favereau
Gary-Alban MARAVILHA
Juriste
Ecrit le 12/12/2012