Entre patriotisme économique et guerre des investisseurs, Alstom reste au cœur des préoccupations. Après l’annonce du ministre de l’Économie de la publication d’un décret permettant à l’État de bloquer le rachat d’entreprises françaises par des entreprises étrangères dans des secteurs dits stratégiques, tels que le transport ou l’énergie, c’est au tour de Siemens de montrer une fois de plus sa détermination à ne pas laisser passer l’opportunité Alstom.
Alors que les négociations avec General Electric sont engagées, mais non scellées, le groupe allemand Siemens serait sur le point de présenter une nouvelle offre d’échange d’actifs à Alstom, avant l’échéance du 2 juin prochain, date d’entrée en négociations exclusives avec General Electric.
Cette nouvelle offre, qui apparait à présent comme celle de la dernière chance pour Siemens, comprendrait deux propositions. Siemens envisage d’une part le transfert de l’ensemble de ses actifs ferroviaires à Alstom, alors que seul un transfert partiel était envisagé lors de la précédente proposition fin avril. D’autre part, le géant allemand prévoit la constitution d’une coentreprise dans le domaine de la signalisation ferroviaire, créant de ce fait deux groupes à l’importance majeure dans leurs domaines respectifs, à savoir les transports pour Alstom et l’énergie pour Siemens.
Les craintes gouvernementales seraient également prises en compte par la cession d’actifs d’Alstom à Areva, dans le domaine de l’énergie éolienne et nucléaire, confortant l’indépendance énergétique française.
Si cette offre améliorée de la part de Siemens retiendra, à coup sûr, toute l’attention des pouvoirs publics français, cela sera-t-il suffisant pour contrer les négociations fermement menées avec Alstom ? Réponse le 2 juin prochain, où Alstom sera amené à trancher et mettre fin à un feuilleton soulevant bien des questions.
Charlotte MARTINEAU, Juriste
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com : « Alstom : ce que pourrait proposer Siemens », le 19 mai 2014