La nouvelle n’aura pas tardé à faire le tour de la planète Internet. Un tee-shirt de la collection enfants de Zara, à rayures horizontales bleu marine et affublé d’une grosse étoile jaune brodée, a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, obligeant la marque espagnole à procéder à son retrait immédiat de ses boutiques et de son site Internet.
Toute la polémique tourne autour du design de ce vêtement, qui n’est pas sans rappeler, aux yeux du grand public, les uniformes portés par les déportés dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.
De son côté, la firme espagnole invoque un style inspiré des étoiles de shérif des films de western américains et se défend de toute volonté irrespectueuse ou offensante dans ses produits.
Toutefois, ce n’est pas la première fois que Zara est au cœur d’un scandale mêlant design vestimentaire et page sombre de l’Histoire. Déjà en 2007, le groupe avait été fortement décrié pour avoir commercialisé un sac en toile brodé d’un motif indien, identique à une croix gammée.
Force est aujourd’hui de constater que le pouvoir dénonciateur et critique des consommateurs l’emporte sur les grands groupes internationaux, qui n’hésitent plus à procéder au retrait immédiat des produits polémiques par craintes de retombées économiques négatives. Le risque d’actions en justice devant les juridictions pénales de la part d’associations n’est également jamais loin, notamment pour apologie de crime de guerre ou de crime contre l’humanité. Issue des lois du 29 juillet 1881 et du 31 décembre 1987, cette infraction se voit punie de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende. L’article 1 de la Constitution française condamne également le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie qu’il considère comme attentatoire à la dignité de la personne humaine.
Cette affaire n’est pas sans rappeler la décision du Tribunal correctionnel de Paris du 22 juin 2011 qui a condamné le célèbre styliste de la maison Dior, John Galliano, à 6 000 euros d’amende pour avoir proféré des injures antisémites.
Il est alors compréhensible que Zara ait préféré retirer immédiatement de la vente les tee-shirts litigieux, consciente des conséquences sur l’image de sa société, si elle était condamnée. En effet elles seraient alors bien plus dévastatrices que les sanctions pénales elles-mêmes.
L’équipe d’Avocats PICOVSCHI