Après l’adoption définitive de la loi travail le 21 juillet 2016, députés et sénateurs ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la procédure d’adoption de la loi et deux de ses articles.
Sur la forme, l’application de l’article 49-3, bien que critiquée, a été jugée conforme puisqu’une « seule délibération du conseil des ministres suffit pour engager, lors des lectures successives d’un même texte, la responsabilité du Gouvernement qui a en délibéré ». Il n’y a pas eu non plus d’atteinte s’agissant du droit d’amendement. Pour autant, cinq mesures sur les 123 articles proposés ont été censurées. Le Conseil constitutionnel a examiné d’office des dispositions qu’il juge « cavalier » ou « entonnoirs », c’est-à-dire qui n’avaient pas de lien avec le texte initial ou que les amendements avaient déjà été approuvé par le Sénat et l’Assemblée Nationale.
Sur le fond, l’article 27 a été partiellement censuré. Il accordait un droit à une indemnité lorsqu’une collectivité locale décidait de mettre fin à l’usage de locaux mis à la disposition d’une organisation syndicale. La portée rétroactive de cette mesure a été remise en cause.
Le Conseil constitutionnel a également formulé des réserves d’interprétation et censuré l’article 64 de la loi qui permettait la mise en place d’un dialogue social dans les réseaux de franchise. Il a été jugé inconstitutionnel que l’intégralité des dépenses soit à la charge des franchiseurs, portant ainsi une atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre.
Il est par ailleurs rappelé que les autres dispositions de la loi pourraient faire l’objet de questions prioritaires de constitutionnalité. Toutefois, le Gouvernement a annoncé qu’un grand nombre de décrets d’application devraient être publiés à la fin octobre.
Sources : www.conseil-constitutionnel.fr, « Communiqué de presse 2016-736 DC – Loi relative à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels », le 04/08/2016