Ce vendredi 29 mars, le Tribunal de Grande Instance de Nanterre va se prononcer sur la loi applicable au testament rédigé par Johnny Hallyday et déshéritant ses deux enfants Laura et David au profit de sa veuve Laeticia. Pour cela, le Tribunal doit trancher sur sa propre compétence concernant cette succession.
À la suite du décès de la star en décembre 2017, plusieurs testaments ont été découverts et ont contribué à ouvrir une véritable bataille entre les enfants aînés de Johnny et Laeticia, son épouse.
En tout, six testaments ont été rédigés entre 1997 et 2014 dans le but de régler sa succession et partager son héritage. Les premiers testaments visaient un partage équitable entre les quatre enfants de Johnny (2/3 du patrimoine) et son épouse Laeticia (1/3).
Les difficultés interviennent réellement à la découverte du dernier testament rédigé en 2014, après la mort de Johnny Hallyday, dans lequel les deux enfants Laura et David sont totalement écartés de la succession au profit de Laeticia.
En fin d’année 2018, ces derniers étaient parvenus à faire geler une partie des royalties, c’est-à-dire des droits d’auteur, issus des ventes de l’album posthume de leur père, à hauteur de 37,5 %, correspondant aux parts leur revenant dans la succession dans le cas où le droit français s’appliquerait.
Désormais, le Tribunal de Grande Instance de Nanterre doit trancher sur la question de savoir s’il est compétent dans le cadre de cette succession. Cette question revient à s’interroger sur la résidence habituelle française ou américaine de Johnny Hallyday avant son décès. La décision permettra de connaître la loi applicable au testament litigieux et ainsi de trancher sur sa validité ou non.
Cette décision est capitale et pourrait faire basculer l’affaire : si le Tribunal juge que le droit américain s’applique, en l’espèce le droit californien, alors le testament qui vise à déshériter les deux enfants et léguer la totalité des biens de Johnny à son épouse Laeticia serait valable.
À l’inverse, si le Tribunal tranche en faveur de la loi française, le testament serait indéniablement remis en cause par les enfants de Johnny eu égard à la législation française qui interdit de déshériter ses enfants et accorde une protection d’ordre public à la réserve héréditaire qui leur est attribuée.
Avocats Picovschi, compétent en droit des successions depuis plus de 30 ans, s’intéresse à ces questions d’actualités et vous tient informé des derniers rebondissements dans cette affaire très médiatisée, mais aussi très révélatrice des conflits entre héritiers pouvant survenir dans le cadre d’une succession.
Sources : www.lefigaro.fr, « Succession de Johnny Hallyday : les dessous du procès tant attendu », publié par Léna Lutaud le 26 mars 2019