Malgré des divergences profondes, sur de nombreux sujets sensibles tels que l’encadrement des bonus ou le renforcement des institutions internationales, les chefs d’Etats des vingt plus grandes nations ont trouvé un consensus protégeant leurs intérêts à tous.
A cet égard Nicolas Sarkozy a déclaré que « Tout le monde est gagnant. Les pays émergents, puisqu’ils intègrent un G 8 désormais élargi à vingt pays. Ils ont désormais plus de droits mais aussi plus de devoirs. Les Européens, puisqu’ils ont réussi à imposer leurs vues sur la régulation financière. Les Etats-Unis, puisque la chute d’un nouveau Lehman Brothers n’arrivera plus».
Concernant les principaux avancements du sommet du G 20, les Européens, qui ont obtenu un encadrement strict des rémunérations des banquiers, se disent satisfaits du plan de régulation financière décidée à Pittsburg. Les banques centrales auront alors pour fonction d’examiner et de surveiller les pratiques réalisées en la matière. Il a même été décidé, sur ce point, que le Conseil de Stabilité Financière (CFS) aura pour rôle de vérifier l’application de cette nouvelle régulation financière.
De plus, concernant la relance de l’économie et «la sortie de crise», les chefs d’Etats sont prêts à coordonner leurs stratégies à l’aide d’un processus de coopération et d’évaluation réciproques.
Ce sommet aura également eu pour effet de renforcer le pouvoir, au sein du FMI, de certains pays émergents, tels que la Chine ou l’Inde, qui seront dorénavant mieux représentés au sein de cette institution.
Un bilan plutôt positif quant à la cohérence de la gouvernance mondiale et comme l’a souligné Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes et président de l’autorité des marchés financiers « Pittsburg a débouché sur de bonnes surprises malgré certaines faiblesses».
Ainsi J-P Jouyet souligne que les engagements concernant l’organisation des marchés financiers et des marchés de matières premières sont trop «généraux».
De plus une autre faiblesse, mise en exergue par le président de l’autorité des marchés financiers, serait relative au domaine de la comptabilité puisqu’à l’heure actuelle il y a une différence entre les règles édictées par le FASB et l’IASB. Ce sommet de Pittsburg invite à faire converger ces différentes normes comptables mais cela devrait être appliqué au plus tard dans trois ans.
Même si tous les chefs d’Etats sont d’accord pour plus de transparence sur les marchés financiers et une meilleure communication entre les institutions, il convient à présent de s’intéresser à la manière dont ces nouvelles règles vont s’articuler.
Anne-Sophie Charpentier
Juriste