La question des salaires des grands patrons d’entreprises a fait coulé beaucoup d’encre ces dernières années. En plus de leur salaire de base, les dirigeants des grosses sociétés cumulent bien souvent des dividendes, des jetons de présence ainsi que des indemnités de départ faramineuses (golden parachute), mais aussi des primes de bienvenue (golden hello), des stock options et des actions gratuites, des bonus attribués en fonction des objectifs atteints, et des avantages en nature…
Bien qu’aujourd’hui tous les patrons français soient loin d’être dans une situation aussi enviable, il est intéressant de se pencher sur les limites posées par la loi. La loi NRE du 15 mai 2001 a tenté par exemple d’améliorer la transparence du monde des affaires.
La rémunération du dirigeant est soumise à un double contrôle. Tout d’abord, les actionnaires ou les associés peuvent vérifier que la rémunération versée correspond à ce qui est prévu dans les statuts. Mais le fisc exerce également un contrôle redoutable.
L’administration fiscale contrôle dans un premier temps le caractère excessif ou non des rémunérations. L’article 39-1-1 CGI stipule en effet que : « les rémunérations ne sont admises en déduction des résultats que dans la mesure où elles correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard à l’importance du service rendu». Le niveau excessif de la rémunération est apprécié en comparaison des rémunérations versées aux dirigeants d’autres sociétés similaires par la taille, l’activité ou le chiffre d’affaire. Toutefois, la société qui fait l’objet du redressement pourra se défendre en invoquant l’étendue des responsabilités du dirigeant ou l’importance des résultats obtenus grâce à lui.
Si la rémunération est malgré tout jugée excessive, le surplus fera l’objet d’une double pénalisation fiscale. Les sommes seront d’une part réintégrées dans le bénéfice imposable de la société en cause, et d’autre part elles seront imposées dans le revenu du dirigeant au titre des capitaux mobiliers.
De la même façon, l’administration fiscale exercera un contrôle sur le remboursement des frais et sur les avantages en nature. Ces derniers ne doivent par exemple être accordés à des fins personnelles.
La question du traitement fiscal des indemnités de cessation de paiement, plus communément appelé « golden parachute », peut également se poser. La jurisprudence distinguait au départ entre deux cas : si les sommes réparaient un préjudice elle n’était pas imposable, par contre si elles constituaient un complément de rémunération elles étaient soumises à imposition. Les décisions étant cependant prises aux cas par cas, des problèmes de sécurité juridique se sont posés. Le législateur est donc venu poser des limites précises à l’exonération desdites indemnités. Le calcul est compliqué puisqu’il s’agit de combiner des seuils et un plafond. Il faudra prendre en compte entre autre les indemnités légales et conventionnelles existantes, la rémunération annuelle brute des 12 derniers mois, ainsi que le montant de l’indemnité effectivement perçue.
Si vous êtes dirigeant, vous pouvez vous faire conseillez par un avocat fiscaliste, afin d’optimiser au mieux votre rémunération et pour vous assister auprès de l’administration fiscale si vous êtes en litige avec elle.