Les conséquences de la tempête financière provoquée par l’immobilier américain continuent à faire vaciller les banques occidentales.
La crise du « subprime », prêt à taux variable, semblait n’être qu’un accident de l’immobilier aux retombées faciles à identifier. La réalité est bien différente : c’est l’ensemble de la finance mondiale qui entre dans une nouvelle phase de son histoire.
On pourrait penser que le point de départ de cette tempête financière est le prêt, désormais mondialement connus, d’immobilier américain qui est devenu trop lourd à supporter pour les américains. Or le prêt américain n’est lui aussi que la conséquence d’une mauvaise santé financière. En effet, après l’éclatement de la bulle internet et l’effondrement des « twins » au début des années 2000, la réserve fédérale des Etats-Unis ouvre en grand les vannes du crédit. Ainsi, les taux d’intérêt baisse à court terme et il est très difficile pour les banquiers de gagner leurs vies. Ils élaborent donc un autre système en compactant des milliers de créances qui sont dans leurs comptes sur divers prêts. Ils revendent par la suite ces produits structurés à des investisseurs. Les banquiers acquièrent alors de belles commissions et peuvent ainsi gagner en marge de manœuvre. Ils sont donc dans la possibilité d’accorder des prêts et vont ainsi se tourner vers les prêts immobiliers qui suscitent un engouement énorme aux Etats-Unis. Les américains font des emprunts gagés sur l’accroissement de la valeur de leur maison. C’était sans compter sur la baisse des prix de l’immobilier qui sévie après l’automne 2005. Les américains n’arrivent donc plus à rembourser leurs prêts et la gangrène remonte la chaîne des produits structurés.
Cette crise du « subprime » devrait entraîner 2 millions de saisies de logement aux Etats-Unis. Beaucoup d’américains reconnaissent ne pas avoir lu dans les détails les termes du contrat de prêt à taux variable. On note ici que les conseils d’un avocat compétent auraient évités un tel désastre financier pour ses familles américaines.
De son côté la France, par l’intermédiaire de sa ministre des finances, Christine Lagarde, pense qu’elle ne sera pas réellement touchée par cette crise puisque les Etats-Unis eux-mêmes ne sont pas « réellement » atteints car la création d’emplois demeure très dynamique et que le PIB a augmenté de près de 4%.
Marie-Lorraine Voland