Ce billet d’humeur m’a été  inspiré  par les mésaventures du jeune trader  Jérôme KERVIEL, aujourd’hui en garde à vue  et de la société Générale, auteurs  et victimes  d’un remake de mélodrame  financier déjà vu.
 

Les hommes ne sont jamais aussi doués que lorsqu’il s’agit d’inventer ; inventer des objets ou des systèmes  utiles aux autres hommes, des concepts qui n’existaient pas auparavant et qui font progresser leur domaine, inventer de nouvelles valeurs d’usage, voila qui est bien !

Nos amis financiers aiment  eux aussi créer. Malheureusement, ils n’ont pas beaucoup de talent  pour cela, peut être parce que  leur structure mentale  ne les y prédispose pas.

Leur  métier est- il  réellement incompatible avec celui d’inventeur ? Pas forcément ; tout dépend de la motivation de l’individu poussé à accomplir une tâche. Cherche-t-il seulement à s’enrichir encore plus? Est-il motivé à améliorer le système pour le bien de tous ?
Les financiers sont rarement mus par ce dernier type d’envie ; humanistes, ils le sont rarement comme la plupart des humains au demeurant. Bien sur, les contre -exemples existent, George SOROS en est une illustration merveilleuse…

Comme ces messieurs les financiers ont rarement mis la modestie au sommet de leur projets personnels d’amélioration, ils se mêlent depuis peu, une vingtaine d’années, d’inventer des concepts qui n’existent pas mais pas plus une fois qu’ils l’ont défini. Là est le problème.

La raison en est que ces inventions ne sont « raccrochées » à aucun usage ni aucune utilité, si  ce n’est de mettre un épais rideau de fumée entre l’apparence et la  -parfois- dure réalité  ou de rapporter de l’argent, toujours plus, à ces apprentis sorciers.

 Comme notre modèle de société est basé sur ce seul critère, elle en fait ses jeunes maitres. Jusqu’à ce que la raison et la vérité finissent  par l’emporter  et leur gloire subite avec…

C’est ce qui arrive à  Jérôme KERVIEL,  coupable et victime à la fois d’un système par trop immature.

Titrisation, ABSA, fonds commun de créances, ATD, ATF, call, put, Béta de l’option,  fonds commun à compartiments …La liste des nouveaux produits financiers n’en finit pas de s’allonger tandis que le nombre de personnes capables de les comprendre se réduit à proportion.

Tout cela ne risque t’il pas de  conduire à la banqueroute du système, concept lui sérieusement accroché à la réalité ?

Messieurs les financiers, arrêtez les dégâts ! Laissez nous un marché en état de fonctionnement, nous en avons besoin. Ne tentez pas de vous l’accaparer, n’en évincer pas les autres acteurs comme les entrepreneurs qui en ont vraiment besoin, ils vous seront utiles un jour ou l’autre.

N’oubliez pas qu’un marché ne peut fonctionner que s’il existe deux personnes en face l’une de l’autre et d’un avis différent.

Cessez d’importuner les agents économiques, plus sérieux,  qui ont réellement besoin d’un système monétaire et financier performant pour créer et produire les biens réels.

Faites mieux votre métier, jugez mieux vos risques et cessez de « balancer »r le résultat de vos erreurs dans ces inventions dignes d’Ubu que sont les sociétés de défaisance, le   hors bilan   et consorts… Trop facile !

Elevez vos esprits et élevons le débat en citant Rousseau : « L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude ».

Aline PICOVSCHI

 

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