Le procès de Jérôme Kerviel s’ouvre aujourd’hui devant la Cour d’appel de Paris et devrait se tenir jusqu’au 28 juin.
Il y a 2 ans, le 5 octobre 2010, le Tribunal correctionnel de Paris avait condamné l’ancien trader de la Société générale à 5 ans de prison dont 3 ans fermes, après l’avoir reconnu coupable d’ « abus de confiance, de faux, d’usage de faux et d’introduction frauduleuse de données informatiques ». Il a également été condamné à verser 4,9 milliards de dommages et intérêts à la Société générale, montant qui correspondrait au préjudice financier subit par la banque.
Le montant astronomique de ces dommages et intérêts sera au cœur de ce procès en appel. Il parait improbable qu’un seul homme puisse s’acquitter d’une telle somme. De plus, il sera question du partage des responsabilités entre Jérôme Kerviel et la Société générale car ce dernier refuse d’endosser seul la responsabilité des pertes subies par la Banque dont il était l’employé. Il répète que la société générale ne pouvait ignorer ce qui se passait.
Son avocat, Me Koubbi, a indiqué qu’il plaidera pour la relaxe de son client en ce qui concerne l’abus de confiance, principal délit dont Jérôme Kerviel est accusé. Il accuse également la banque d’avoir omis de signaler qu’elle avait récupéré plus de 1 milliard d’euros sur les 4,9 milliards de pertes annoncées.
Un bras de fer devrait donc s’engager entre la Société générale et Jérôme Kerviel qui refuse d’être jugé comme le seul responsable des pertes subies par la Banque en 2008 et qui ne peut vraisemblablement pas payer une telle somme. Une affaire à suivre.
Source : Le Monde du 04/06/2012
Noémie SALLE
Juriste