Le monde de la finance et tout particulièrement les traders, sont tenus responsables de la crise qui touche la planète depuis 2007. Les procès ou licenciements de traders ont fait écho dans les médias tant les affaires sont singulières et hors normes.
Il y a eu par exemple le procès de Jérôme Kerviel qui a été condamné à payer 4.9 milliards d’euros à la Société Générale, le procès de Kweku Adoboli, trader de la banque suisse UBS, qui a fait perdre 1.8 milliards, le procès de Michael Marin qui s’est suicidé au cours de son procès…
Aujourd’hui c’est le procès de Boris Picano-Nacci qui s’ouvre. Ce trader est accusé d’avoir fait perdre 751 millions d’euros à la banque de l’Ecureuil. Il ne conteste pas le fait d’avoir commis une faute professionnelle. En effet, dès le début de l’année 2008, alors qu’on avait découvert que la banque spéculait avec ses fonds propres, l’institution avait fait passer la consigne de stopper toute spéculation risquée.
Selon lui, la hiérarchie était au courant de ses agissements car toutes ces opérations étaient enregistrées dans les bases de données de la banque. Toutefois, la commission bancaire avait condamné l’établissement bancaire pour défaut de contrôle suffisant. Dans chacune de ces affaires, toute la responsabilité des pertes a toujours été imputée aux traders comme si personne n’était informé de leurs agissements, comme si tout avait été fomenté secrètement.
Les traders semblent être les boucs émissaires des banques. Personne ne veut assumer la responsabilité des pertes colossales. Mais les attitudes des traders s’inscrivent dans un système global. Dès lors, c’est le système qu’il faudrait sanctionner ou contrôler. Ce qui pousse parfois à se questionner sur le rôle des pouvoirs publics et leur capacité à réguler le système.
Sources : www.fr.reuters.com, « Procès d’un ancien trader de la Caisse d’Epargne », le 03/12/2012, par Emmanuel Jarry.
Gary-Alban MARAVILHA
Juriste
Ecrit le 03/12/2012