Ces derniers mois, la « saga » entre la compagnie sidérurgique ArcelorMittal et les employés du site de Florange, appuyés par le gouvernement français, ne cesse de défrayer la chronique.
Cette affaire a débuté en 2003 après l’annonce d’un plan de restructuration par Arcelor, prévoyant la fermeture du site en 2009/2010, menaçant ainsi des centaines d’emplois.
Face à l’indignation croissante des employés et aux conséquences économiques désastreuses pour la région, le gouvernement français a œuvré pour empêcher la fermeture du site, notamment en tentant de trouver un repreneur et des investissements. Malgré les promesses du Gouvernement, l’avenir du site est toujours menacé.
Hier, le quotidien le Monde, à la veille de la réunion entre Jean-Marc Ayrault et les syndicats du site de Florange, a créé la stupéfaction en publiant une copie de l’accord secret signé entre ArcelorMittal et le gouvernement. Cet accord indique que 180 millions d’investissements sur les 5 ans, promis par ArcelorMittal, seront réalisés sans condition mais les investissements stratégiques ne seront fait qu’à hauteur de 53 millions d’euros.
Les syndicats accusent Lakshmi Mittal de vouloir faire passer les dépenses, qu’il était de toute façon dans l’obligation d’effectuer, comme une concession.
Point positif, la pérennisation du train à chaud, réclamé depuis longtemps par l’intersyndicale de Florange, serait accordée. De plus, la survie des lignes d’étamage sera assurée pendant cinq ans permettant ainsi une sécurité de l’emploi sur cette période pour les salariés.
Par ailleurs, ArcelorMittal ne s’engage pas ou prou en ce qui concerne Ulcos, le programme de recherche sur la captation du dioxyde de carbone (CO2). Ulcos « reste un projet important » mais « l’état actuel des résultats de la recherche ne permet pas de passer directement sur le démonstrateur industriel de Florange. »
Sur le plan social, les 629 salariés des hauts-fourneaux seront reclassés « sur des bases exclusivement volontaires » et les 130 salariés de Gepor, filiale d’ArcelorMittal, bénéficieront « des mesures de gestion de fin de carrière et de mobilité avec des conditions similaires à Florange. »
Cet accord ne fait pas l’unanimité. Selon Edouard Martin, délégué CFDT de Florange, « Mittal a enfumé le gouvernement » et estime que l’accord doit être modifié en exigeant « notamment que la chauffe des hauts-fourneaux soit maintenue jusqu’à la matérialisation du projet Ulcos».
Attendons de voir si la réunion prévue aujourd’hui entre les syndicats et le gouvernement permettra de dénouer ce conflit et d’aboutir à des solutions concrètes.
Source : www.lemonde.fr,le 04.12.2012, « Florange : « Le Monde » publie le contenu de l’accord secret conclu entre le gouvernement et ArcelorMittal », Cédric Pietralunga
Soleine DE FRAGUIER, Juriste