Combien d’enfants doivent sacrifier leur vie avant que la société actuelle daigne enfin agir ?
La série noire en ce début d’année 2013 continue, plus meurtrière que jamais… Après Matteo 13 ans, c’est une fillette d’âgée de 10 ans que l’on retrouve pendue sans vie à une poignée de fenêtre, le 16 février dernier. C’est sa petite sœur âgée d’à peine 4 ans qui a retrouvé le corps… Nul doute que cette image risque de marquer cette pauvre enfant pour le restant de sa vie…
Face à des découvertes aussi macabres, on se sent certes impuissant mais également en colère. En effet, dans certains cas comme celui du petit Matteo, le pire aurait certainement pu être évité. Ainsi les parents du jeune garçon mettent en cause la responsabilité de l’établissement scolaire dans lequel il était inscrit.
L’émotion est forte depuis plusieurs jours en Savoie à Bourg-Saint-Maurice. C’est le 8 février dernier qu’est retrouvé le corps de Matteo pendu dans sa chambre d’enfant. Le passé et les traitements infligés au petit garçon roux pourtant connu par les « autorités compétentes » auraient dû mettre en garde celles-ci quant à une issue aussi effroyable qu’intolérable. En effet, Matteo était le souffre-douleur de certains de ses camarades. Les parents de Matteo avaient déjà alerté le collège et porté plainte contre deux des enfants auteurs de ces brimades. Dès lors le rectorat avait mis en place un suivi personnalisé ayant permis au jeune garçon de se confier aux responsables du collège notamment le CPE. Mais malgré tout cela, les railleries continuaient régulièrement aboutissant sur une agression du jeune homme. Selon le père de celui-ci : « Le proviseur n’a pas parlé à Matteo, rien n’a été mis en place. Il lui a tout simplement dit d’aller voir la CPE en cas de problème »
Ainsi aucune prise en charge de Matteo n’a été effectuée et l’auteur de l’agression a juste été sanctionné par l’établissement, punition trop insuffisante selon le père de Matteo et qui aurait contribué au suicide de l’enfant. Les parents du jeune garçon ont décidé de porter plainte contre X pour «non-assistance à personne en danger» et «homicide involontaire».
On peut s’interroger sur le rôle du Collège dans ce drame et la part de responsabilité des dirigeants sûrement trop laxistes avec les enfants auteurs de ce genre d’humiliations. Et qu’en est-il des services de police qui n’ont pas donné suite à la plainte déposée par les parents de Matteo ? Ce drame aurait-il pu être évité si ces personnes avaient agi au moment où elles ont été alertées ?
Estelle PERLUMIERE
Juriste
Source : www.lefigaro.fr, le 18/02/13, « Après le suicide de Matteo, ses parents portent plainte », Johanna Zilberstein
Description : La mise en cause de la responsabilité des établissements scolaires et des services de police dans la persécution de nos enfants au sein de leur vie écolière