L’île Tromelin, située à proximité de l’île Maurice, a régulièrement fait parler d’elle ces derniers jours. Cette dernière se trouve pourtant au centre d’un débat sur la souveraineté nationale française et économique.
En effet, ce banc de sable perdu dans l’Océan Indien, possession française au large de Madagascar, fait l’objet de revendications par la République de Maurice et constitue un enjeu bien plus important qu’il n’y paraît.
Cette île appartient aux Terres australes et antarctiques françaises, nommées les TAAF. Tout l’intérêt de cette île réside dans la vaste zone économique exclusive qui l’entoure sur près de 200 milles nautiques, toute terre émergée. Sa possession, en droit maritime, permet de revendiquer le contrôle de ces 280 000 km² de zone économique exclusive, représentant un intérêt économique déterminant. Cela est d’autant plus vrai que grâce à elle, la France est l’état contrôlant le plus vaste espace maritime au monde avec, au total, 11,7 millions de kilomètres carrés de ZEE.
Suite aux revendications de l’Ile Maurice, un accord a été signé en 2010, entre la France et cette dernière afin de mettre en place une « cogestion économique, scientifique et environnementale relative à l’île Tromelin et à ses espaces maritimes environnants ». Il avait notamment pour but de protéger les eaux et l’île de dommages environnementaux.
Cependant bien que signé, cet accord n’est jamais entré en vigueur, faute à une réticence générale de céder ce qui est considéré comme une part de la souveraineté nationale. Ces réticences ont été, en particulier, exprimées par le biais d’une pétition ayant recueilli plus de 11000 signatures de députés. Déjà refusé d’examen en 2013, le texte devait être à nouveau débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale le 18 janvier, mais la séance a finalement été reportée.
En effet, inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le mardi 17 janvier, ce texte a été finalement retiré dans un souci de voir celui-ci être examiné «en toute sérénité». Le sort de cette île demeure ainsi incertain et reste, à ce jour, gérée intégralement par la France.
Source : http://www.lemonde.fr ; «Qu’est-ce que cette île Tromelin qui fait autant réagir ? » ; par Guilhem Dubernet le 18/01/2017