Les français en sont maintenant conscients depuis l’affaire Johnny Halliday, les affaires de succession des célébrités passionnent.
Il y a bien évidemment le phénomène de peopolisation entretenu par les médias consistant à donner de l’importance en mettant la vie privée des célébrités et des personnalités au grand jour. Il y a la projection psychologique qui pousse certaines personnes à suivre la vie de ces célébrités dans laquelle elles se projettent afin d’échapper à leur quotidien.
Lorsque la succession de ces personnalités défraye la chronique, il y a un phénomène plus subtil. La projection ne se fait plus comme dans le phénomène de starification dans la célébrité dont on ne peut avoir le talent ou la compétence, célébrité d’ailleurs décédée, mais elle se fait dans les héritiers, avec la culpabilisation que l’on trouve chez ces derniers.
Les héritiers culpabilisent : ils reçoivent un héritage et donc un patrimoine qu’ils n’ont pas créé, ayant d’ailleurs, lorsqu’il s’agit de célébrités exceptionnelles, souvent moins de talent que le parent dont ils héritent.
D’ailleurs, l’avocat en Droit des successions constate deux types de comportements : l’héritier qui n’a pas de scrupules et qui souvent « œuvre » pour hériter, et l’héritier « désintéressé » qui, prenant ses distances avec la « gestion » de son héritage, laisse parfois trop faire l’autre héritier, l’incitant ainsi à aller trop loin jusqu’à user de « manœuvres » …
Le rôle de l’avocat en Droit des successions consiste souvent, lors des premiers échanges avec son client, à le déculpabiliser en lui expliquant la philosophie de l’héritage, tout en exposant l’ensemble des théories, allant des théories communistes niant l’héritage, aux théories bibliques, selon lesquelles même l’autorité suprême transmet son alliance par héritage…
Surtout, l’avocat en Droit des successions révèle la réalité des choses car l’expérience démontre qu’il y a de vrais « clignotants juridiques » permettant la découverte de comportements répréhensibles.
En dehors de la culpabilisation, sentiment fort, il y a la problématique de la gestion psychologique de la relation familiale.
Le décès du parent renvoie à sa propre mort : il y a le phénomène de deuil, il y a la relation affective entretenue avec le parent et la gestion des névroses liées à l’enfance, il y a la gestion de l’héritage au sein de sa propre famille avec son conjoint et ses enfants…
Il y a la gestion de sa propre relation à l’argent, à sa propre réussite professionnelle, à sa crainte de manquer…
Il y a la relation au juste et à l’injuste…
Ne nions pas notre affect, hériter touche au plus profond de notre être.
Même, et surtout lorsque les successions sont très importantes, la gestion de l’aspect humain est essentielle…