Alors qu’on aurait pu s’attendre à un nombre record de faillites en 2020, il n’en est rien. Sur les 3 millions d’entreprises que compte l’hexagone, il n’y a eu « que » 31 184 défaillances d’entreprises. Un chiffre en recul de 38,1% par rapport à 2019, et surtout un record historiquement bas depuis 1987 ! Explications.
Une étude publiée le 18 janvier 2021 dévoile les chiffres incroyablement bas des faillites des entreprises françaises en 2020. La raison ? Le mantra du Gouvernement durant cette période de crise sanitaire du « Quoi qu’il en coûte ». Ainsi pas moins de 638.000 entreprises ont eu recours au prêt garanti par l’Etat (PGE) pour un montant avoisinant les 130 milliards d’euros. L’industrie et le secteur du BTP semblent avoir été les plus épargnés, notamment du fait de la continuité d’activité pour le second lors du deuxième confinement. Cependant, le secteur des services, hôtellerie-restaurations, tourisme et événementiel en tête ont plus souffert. Au total, si on compare 2019 à 2020 c’est 20 000 entreprises en moins qui auraient entamé une procédure collective.
Est-ce à dire que la catastrophe a été évitée ? Rien n’est moins sûr… Dès le milieu d’année 2020, une étude prévoyait une hausse des défaillances de 21 % d’ici la fin de l’année 2021. De plus, même si le nombre de procédures collectives a diminué, elles ont été tristement marquées par la prédominance de la procédure de liquidation judiciaire puisque près de trois procédures sur quatre ont été des liquidations directes. Ce n’est, encore une fois, pas réellement une surprise. Les entreprises ayant eux recours à une procédure collective durant la pandémie ne pouvaient être sauvées par un plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire.
L’année 2021 s’annonce rude alors que les entreprises ayant bénéficié d’un PGE devraient commencer à la rembourser cette année. À cela s’ajoute l’enracinement de l’épidémie de COVID-19, qui devrait forcer l’Etat à revoir sous peu sa copie en ciblant les aides sur les entreprises qui peuvent être sauvées au détriment de celles qui ne sont pas viables.
Pour conclure, l’année 2021 pourrait toutefois être plus calme que prévu si le Gouvernement décide d’un report d’échéance pour le PGE jusqu’en 2022 et entérine la mise en place du prêt participatif garanti par l’État. Avocats Picovschi, compétent en droit des procédures collectives à Paris, continue à vous informer en cette année 2021 et suit de près l’actualité juridique.