Le dimanche 26 mai, le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé les principales mesures de la réforme de l’assurance-chômage qui entrera en vigueur le 1er décembre 2024 et qui fera l’objet d’un décret publié le 1er juillet. Le gouvernement souhaite en effet se rapprocher des standards européens jugeant les règles actuelles pas assez incitatives à la reprise d’un emploi.
Parmi toutes les mesures évoquées, la plus structurante concerne les conditions d’ouverture des droits des chômeurs. Désormais, il faudra avoir travaillé 8 mois au minimum sur les 20 précédant la perte d’emploi pour pouvoir toucher une allocation, contre 6 sur les 24 derniers mois à l’heure actuelle.
La durée d’indemnisation maximale de toute personne privée d’emploi de moins de 57 ans, relevant du droit commun des salariés est, quant à elle, abaissée à 15 mois, contre 18 aujourd’hui. Ce délai maximal correspond au nombre de jours entre le premier et le dernier jour d’emploi de la période d’affiliation.
La catégorie des seniors, qui comprend à l’heure actuelle les travailleurs de plus de 55 ans, est également fortement impactée puisqu’il faudra désormais être âgé de 57 ans pour bénéficier de ce statut. En effet, la tranche qui correspondait aux 53-57 ans, et qui servait d’intermédiaire, disparaît. Ce nouvel âge de 57 ans marque ainsi le passage entre le droit commun et la catégorie particulière des seniors.
Concernant la période d’affiliation des chômeurs seniors, elle passe de 36 à 30 mois. La durée maximale d’indemnisation les concernant est également réduite puisqu’elle est ramenée à 22,5 mois au lieu des 27 prévus aujourd’hui.
Notons toutefois que cette période peut même être réduite à 12 mois pour le droit commun et à 18 mois pour les séniors si le taux de chômage tombe en dessous de 6.5% de la population active.
Enfin, pour atteindre l’objectif du plein emploi (soit un taux de chômage inférieur à 5%), un « bonus emploi senior » est mis en place par le gouvernement avec la réforme. Ainsi, un chômeur âgé de 57 ans, qui accepte un nouvel emploi avec une rémunération inférieure, verra son salaire perdu comblé par les mécanismes de l’assurance-chômage. Les fonds seront alors versés par l’Unédic (association chargée par délégation de service public de la gestion de l’assurance chômage). Précisions cependant que le bonus n’est valable que pour les salaires allant jusqu’à 3 000 euros, et cela seulement lors de la première année.