Alors que depuis quelque temps, les relations franco-britanniques étaient tendues, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown ont décidé de s’unir pour adopter une politique financière commune.
En effet, il y a quelques mois des tensions étaient palpables entre les deux grands chefs d’Etat du fait de la nomination de Michel Barnier, au poste de Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services financiers. Le président français ne manquait pas de rappeler à cette occasion « le triomphe du modèle français » par rapport au modèle financier anglais qui aurait, selon lui, conduit à cette crise financière internationale. Provoqué et irrité par ce genre de propos, les banquiers anglais ont fait part de leur inquiétude quant à la partialité de Michel Barnier sur l’ensemble des dossiers bancaires.
Mettant de côté leur querelle politique, les deux hommes d’Etat se sont dits prêts à unir leur force pour renforcer le marché intérieur afin de relancer le plus rapidement possible la croissance économique.
Ils envisagent donc de mettre en place « un impôt exceptionnel assis sur les primes versées ». Ils s’insurgent contre la répartition injuste des gains et des coûts entre les banquiers et le contribuable. Ils estiment, en effet, que « lorsque se produisent des crises, ce sont les particuliers qui doivent en assumer le coût […] alors que les actionnaires et collaborateurs des établissements financiers bénéficient, eux, de tous les avantages dès que l’économie se redresse ».
Ils souhaitent, par conséquent, taxer de manière globale les bonus dans les banques et coordonner au mieux leurs politiques économiques pour combattre les déséquilibres qui existent dans le monde.
C’est aujourd’hui que se tient à Bruxelles une réunion qui rassemble l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Européenne pour un sommet européen de taille. Est prévu à l’ordre du jour et en urgence la question d’une régulation bancaire globale.
Anne-Sophie Charpentier
Juriste.
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