Depuis 1993, le commerce de la banane suscite de fortes oppositions entre l’Union européenne et les pays producteurs de banane d’Amérique latine. Bruxelles permettait en effet aux anciennes colonies des pays européens dans la zone ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) d’exporter leur production de banane avec un régime douanier préférentiel.
Concrètement, la plupart desdits pays ACP pouvaient ainsi exporter vers l’Union européenne sans droits de douane. Or, pour les producteurs hors ACP, Bruxelles imposait des taxes fixées à 176 euros/tonne.
L’Organisation mondiale du commerce avait condamné plusieurs fois l’Union européenne sur cette question. Les Etats-Unis s’en étaient mêlés et lors du cycle de négociations de Doha sur le commerce international, le sujet avait été finalement mis sur la table.
16 ans après, l’accord de Genève sur le commerce de la banane a finalement été signé mardi 15 décembre 2009. Cet accord prévoit que l’Union européenne abaisser immédiatement ces tarifs douaniers à 148 euros/tonne. En 2017, elle les abaissera à 114 euros/tonne. Brésil, Colombie, Costa Rica, Equateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, tous les pays latino-américains fournisseurs de banane ont participé à la négociation et profiteront de ces mesures.
Par ailleurs, la Commission européenne a l’intention d’aider financièrement les pays ACP afin de ne pas les pénaliser. Près de 200 millions d’euros pourraient leur être versés afin de « s’ajuster à une concurrence plus sévère de l’Amérique latine ». Reste à savoir si les négociations seront suffisantes…
Audrey GREGUS
Juriste