Une progression de 2,6% des créations d’entreprises a été enregistrée en février par rapport au mois précédent, d’après des chiffres publiés par l’INSEE. Il s’agit ainsi de 29 595 nouvelles entreprises qui ont vu le jour au mois de février, notamment dans les secteurs du commerce, des services aux entreprises, de la construction et des services aux particuliers. Mais cette évolution n’est pas seulement ponctuelle, elle s’inscrit dans la durée puisque les créations d’entreprises ont augmenté de 16,1% sur les trois derniers mois par rapport aux trois mêmes mois de l’année précédente.

 

Cette progression remarquable s’inscrit sur un fond de mutation profonde de la fonction de PDG soumis à la demande de plus en plus pressante de performances importantes, faute de quoi ils se voient rapidement remplacés. C’est ainsi que la durée moyenne des mandats est passée en France de 6 ans et 5 mois en 2005 et 2006 à 6 ans en 2007. Les motifs de départ restent cependant, dans près de 46% des cas (contre 59% en 2006), la retraite, le dépassement de l’âge légal ou la mise en place d’un plan de succession, pour lesquels le gouvernement entend mettre en place des mesures facilitant la transmission des entreprises, notamment familiales. Le raccourcissement des mandats des dirigeants, s’il ne favorise pas une vision à long terme de la vie de l’entreprise permet néanmoins une plus grande flexibilité et adaptation permettant au dirigeant de mettre en place rapidement une politique d’innovation et de développement.

 

Par ailleurs, dans 54% des cas en 2007 le départ des dirigeants est dû à des opérations de fusion, un rachat par des fonds d’investissement, des restructurations, la fin d’un mandat à durée limitée ou encore à des performances jugées insuffisantes, là où ce chiffre n’était que de 41% en 2006. Cette évolution s’explique, pour partie, par un rajeunissement des dirigeants d’entreprises, dans un mouvement d’adaptation au contexte international où les dirigeants de grandes entreprises ont souvent moins de 50 ans. De surcroît, il faut constater une plus grande ouverture quant à la formation des dirigeants, qui ne sont plus nécessairement issus des mêmes grandes écoles, mais sont également, et de plus en plus, jugés à l’aune des résultats obtenus.

 

Cette évolution s’accompagne d’une augmentation des rémunérations qui a pour corollaire un accroissement des pouvoirs et des responsabilités, notamment pénale qui est au cœur de la réflexion du gouvernement à travers le projet de dépénalisation du droit des affaires.

 

Hélène PATTE

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