Les députés ont introduit un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale de 2009 qui permet de travailler jusqu’à l’âge de 70 ans. Ce projet de loi a été adopté mardi dernier par l’assemblée nationale.
Cet amendement prévoit que l’employeur ne pourra plus mettre d’office à la retraite et devra s’informer sur l’intention du salarié de poursuivre son activité après ses 65 ans. Le salarié disposera alors du choix de continuer ou non de travailler après 65 ans. Cette nouvelle disposition ne concerne pas la fonction publique.
Xavier Bertrand, ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité, a dissipé certaines inquiétudes en énonçant qu’en aucun cas cet amendement ne remet en cause l’âge légal de la retraite fixé à 60 ans si les salariés ont validé 41 ans d’activité pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Cette réforme aurait alors pour objet d’allonger la durée d’activité des seniors volontaires sans pour autant avoir des conséquences sur les conditions de départ du salarié entre 60 et 65 ans.
Cependant, cet amendement ne fait pas l’unanimité.
En effet, certains patrons ne partagent pas l’enthousiasme de Mme Parisot, présidente du MEDEF, qui qualifie cette mesure de « premier pas historique ».
La suppression de la mise à la retraite d’office pourrait amener certaines difficultés aux employeurs. Par exemple, des coûts supplémentaires pourraient être engendrés s’il faut licencier une personne de plus de 65 ans qui souhaite prolonger son activité.
Selon le gouvernement cette mesure ne serait que source d’avantages pour les salariés qui disposeront alors d’un choix.
La gauche et les syndicats (FO, CGT et CFDT) pour leur part, décrivent cette mesure comme un danger pour les acquis sociaux des salariés.
Selon eux, cet amendement a pour seul objet de creuser une brèche dans le régime légal des retraites afin d’en repousser l’âge obligatoire.
Ils jugent cette mesure paradoxale dans un contexte de chômage des jeunes et de licenciements des seniors.