A compter du 1er juin et jusqu’au 10 juillet, le groupe EDF lance un emprunt à destination du grand public. L’objectif étant de financer d’importants investissements, en faisant appel aux petits épargnants.
Mode de financement des entreprises publiques très en vogue dans les années 80 (nombre de français détenaient des titres d’entreprises comme la RATP ou la SNCF), cette technique a laissé place aujourd’hui à des emprunts auprès d’investisseurs institutionnels : mutuelles, assurances…
Pour le groupe, cet emprunt est une manière de «», a indiqué son PDG, Pierre Gadonneix, qui trouve « légitime de s’adresser aux Français pour investir en France ».>
Il s’agit surtout pour EDF de récupérer des fonds (un milliard d’euros et même plus) pour refinancer une partie de sa dette qui atteint 24,5 milliards d’euros aujourd’hui (en raison notamment du rachat de deux exploitants de centrales nucléaires, britannique et américain).
Alors que le taux du livret A est tombé à 1,75 % récemment, les 4,5 % de rémunération proposés par EDF devraient tenter les épargnants avides de sécurité bien que la fiscalité sur les revenus des obligations soit encore peu attrayante.
Le capital investi sera intégralement remboursé au terme d’une période de 5 ans.
Cette opération va aussi permettre à EDF de contrôler son image d’entreprise populaire, et de réaliser une opération de communication à moindres frais, ce qui n’est pas négligeable !
Les analystes financiers sont plus qu’optimistes sur les chances de succès de cette opération, qui devrait donc bénéficier à tous.
Reste au groupe à obtenir le feu vert de l’Autorité des marchés financiers pour lancer son opération.
EDF entrainera peut-être dans son sillage d’autres grandes entreprises en mal de financement : Suez environnement, groupe de service aux collectivités, envisage en effet de lancer un emprunt obligataire à brève échéance.
Ce mode de financement pourrait d’ailleurs redevenir très populaire auprès des épargnants en comparaison de placements dits « sans risque » !
Marion Deseille
Juriste.
