Si les jeunes diplômés pensaient gagner de l’expérience en faisant des stages tout au long de l’année, tout en poursuivant leurs cours à l’Université, cela n’est plus possible depuis une loi du 24 novembre 2009 validée par le Conseil Constitutionnel.

En effet, sur les demandes de l’Unef (organisation syndicale étudiante de gauche), le gouvernement a fait voter une loi dont l’article 30 interdit aux universités de délivrer des conventions pour des stages « hors cursus », c’est-à-dire des stages pédagogiques non imposés par la formation universitaire.

Au départ, la volonté du législateur était de protéger l’emploi des jeunes diplômés en leur évitant de tomber dans la spirale infernale du travail précaire. Une intention, certes, honorable mais mise en place de manière extrêmement maladroite.
En effet, une prohibition généralisée des tous les stages « hors cursus » est véritablement dommageable pour les générations étudiantes, voire dangereuse!

Concrètement ce texte a un véritable impact négatif sur la vie des étudiants.
De manière concrète, seuls les étudiants en Master II professionnel, dont les stages sont obligatoires pour valider leur année, pourront bénéficier de conventions afin de préparer au mieux leur entrée dans le monde professionnel. Par conséquent, les jeunes étudiants de licence, voulant être certain du choix de leur orientation ou désirant enrichir et fortifier leur expérience, seront privés de ce droit.
De plus, certains Instituts d’Etudes Judiciaires, formation professionnelle qui préparent au concours d’avocats et de surcroît reconnu par l’Etat, se considèrent également comme une formation « hors cursus ».
Pour finir, il convient de rappeler qu’il est extrêmement difficile, en France, de trouver un CDD, en sortant de l’Université, avec une simple expérience de quelques mois; imaginons maintenant les difficultés que vont connaître les générations futures d’étudiants sans avoir aucune expérience dans leur domaine d’activité…

Malgré le fait que la plupart des facultés parisiennes appliquent déjà cette loi, il convient de noter qu’un décret est prévu afin d’éclaircir cette situation. Tout l’enseignement supérieur attend donc sa publication afin d’être fixé sur l’avenir de ces stages facultatifs et de mettre un terme aux incertitudes croissantes
Anne-Sophie Charpentier
Juriste

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