Outre l’indignation que suscite l’affaire DSK dans la classe politique française, elle met en exergue les disparités fondamentales qui existent entre le système judiciaire américain reposant sur le Common Law et le système français qui repose sur le Civil Law.
Il n’est pas nécessaire de reprendre tous les points divergents de ces systèmes judicaires mais examinons quelques faits marquants par rapport à l’affaire DSK.
Le fameux « Vous avez le droit de garder le silence », tout d’abord. Qui n’a pas déjà entendu cette réplique dans les séries de nos chaînes de télévision ? Aux Etats-Unis, lorsqu’un agent de police veut appréhender un suspect, il doit avant de lui lire ses droits, s’identifier en tant que policier. Avant tout interrogatoire, le suspect est donc averti de son droit à garder le silence et s’il y consent le suspect ne pourra pas être interrogé. Alors qu’en France, c’est seulement avec la récente réforme de la garde à vue, que des garde-fous ont été posés pour le suspect appréhendé, qui certes même s’il dispose d’un droit au silence, était souvent incité à fournir des aveux durant la garde à vue.
En France, les politiques se sont indignés de la médiatisation du procès. Toutefois, il faut rappeler que la culture américaine prône l’art de la mise en scène. Ainsi, les procès peuvent être filmés dans leur intégralité et diffusés sur les chaînes de télévision. Dès lors, il fallait bel et bien condamner les médias français qui ont relayés les images et non pas le système américain qui ne va pas changer parce que l’inculpé est un politique français.
Sur un autre point, ce ne sont plus les politiques mais les français qui n’ont pas compris le fait que DSK reste en prison. Or, il faut encore noter qu’en France, pendant toute la durée de l’instruction et jusqu’à l’ouverture de l’audience, le prévenu reste, la plupart du temps, en détention provisoire, malgré le principe de la présomption d’innocence. Alors qu’aux Etats-Unis, la personne sur laquelle pèsent les charges est considérée comme innocente jusqu’au procès. Par conséquent, les mises en détention sont rares et ne portent que sur des individus considérés comme très dangereux ou lorsqu’il y a un risque de les voir quitter le territoire. C’est sur cette dernière condition que la juge avait refusé la première demande de liberté sous caution puisqu’il n’existe pas, à ce jour, de traité d’extradition entre la France et les Etats-Unis.
Source : I-télé
Roselyne G. ATCHIGUE