Avec près de deux ans de retard, et en pleine tempête médiatique et scandale politico-financier, Airbus a enfin livré à Singapore Airlines le premier exemplaire de l’A380, hier en présence des caméras du monde entier.
Cependant, la fête n’est pas aussi belle que ce que le plus grand avion de ligne jamais construit aurait pu espérer étant donné les efforts industriels qu’il a suscité et les prouesses techniques et technologiques qu’ils représentent.
En effet, hormis Louis Gallois, président exécutif d’EADS et Rudiger Grube, président du Conseil d’administration, tous les hauts responsables qui étaient présents hier à Toulouse sont soupçonnés de « délits d’initiés massifs » par l’Autorité des Marchés Financiers.
Une affaire qui est rendu publique depuis plus d’une semaine et qui toucherai les principaux dirigeants et actionnaires du groupe EADS et qui remonterait même jusqu’au niveau de l’Etat, actionnaire indirect d’EADS.
Selon l’interview qu’a accordé Arnaud Lagardère au Journal du Dimanche, l’Etat était parfaitement informé de la vente des titres EADS, ce qu’à voulu amoindrir Dominique de Villepin, alors premier ministre en affirmant certes que le groupe Lagardère avait adressé une note à Matignon en février 2006 sur son projet de céder la moitié de sa participation dans EADS « mais qu’il ne s’agissait là que d’une première étape et que les modalités mêmes de la cession relevaient du ministère des finances ». Il a également souligné que la Caisse des dépôts intervenait « en toute autonomie » et que, de ce fait il n’était pas au courant qu’elle avait racheté une partie des actions d’EADS vendu par le groupe Lagardère.
De son côté, l’ancien ministre des Finances français Dominique Strauss-Kahn sera auditionné vendredi 26 octobre par la commission des Finances de l’Assemblée nationale sur « les conditions d’élaboration » et « le contenu du pacte d’actionnaires d’EADS.
L’affaire n’a pas fini de faire parler d’elle…
Marie-Lorraine Voland