Ce lundi 17 octobre, la juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine) a accueilli la demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt formulée par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, sur le fondement d’une expertise médicale décelant la maladie d’Alzheimer et un état de «démence mixte » chez la milliardaire. Les avocats de cette dernière ont indiqué qu’ils pourraient faire appel de la décision.
Le verdict concernant la demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt formulée par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, est tombé ce matin et est doté d’un effet immédiat. La demande s’appuyait sur une expertise médicale contrainte que les juges de Bordeaux avait ordonnée et qui avait révélé chez l’octogénaire la maladie d’Alzheimer ainsi qu’un état de « démence mixte », le rapport du neurologue Bruno Daunizeau précisant qu’elle n’arrivait pas à répondre aux différentes questions posées pendant les tests.
En vertu du jugement prononcé aujourd’hui, Liliane Bettencourt est placée sous la tutelle de son petit-fils, Jean-Victor Meyers, tandis que son patrimoine est placé sous la protection de sa fille Françoise et de ses petits-fils. Les propos tenus par la milliardaire ces derniers jours avaient mis en évidence son refus d’être placée sous tutelle, menaçant de quitter la France si la demande de sa fille était accueillie par le juge.
Les avocats de Liliane Bettencourt ont annoncé aussitôt après le prononcé du jugement qu’ils demanderaient la suspension de cette décision auprès du Tribunal de Grande Instance de Nanterre et qu’un appel serait éventuellement formé. Cette décision de mise sous tutelle aurait sans doute des répercutions sur le contrôle de L’Oréal puisque les droits de vote de la milliardaire au sein du conseil d’administration de la société, dont elle détient 30% des parts, pourraient être repris par sa fille.
La décision de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt pourrait venir renforcer les soupçons selon lesquels la milliardaire aurait fait l’objet de manipulations à des fins privées et politiques au profit de personnalités, dont Nicolas Sarkozy pour le financement illégal de la campagne présidentielle de 2007. Sur ce terrain là, le parquet de Bordeaux poursuit son information judiciaire.
Mélanie PEREIRA
Juriste