« La prison, cette fleur noire de la société civilisée. » (Nathaniel Hawthorne)
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a dans un rapport rendu à la fin du mois de février, rappelé que l’état des prisons françaises est l’un des pires d’Europe. Les statistiques mensuelles de l’Administration pénitentiaire ont rapporté qu’avec un total de 66 445 personnes incarcérées contre 65 699 en février 2012, le nombre de détenus a connu un nouveau record historique en ce début mars 2012. En un an, ce nombre a augmenté de 6%.
En France, bien que la capacité « d’accueil » du parc pénitentiaire ait augmenté de presque 10% durant les trois dernières années, on compte environ 57 213 places de prisons disponibles. Soit, 8 786 places de moins que le nombre de personnes incarcérées. En conclusion, le taux d’occupation est de 116,13%.
Le parlement a adopté fin février, par le biais des députés de l’Assemblée nationale, le projet de loi portant création de 24 000 places de prison afin d’atteindre un total de 80 000 places d’ici 2017. Ce projet vise majoritairement à réduire le nombre de peines non exécutées. Le gouvernement souhaite les réduire à 35 000 pour l’année 2017. Les députés et sénateurs du parti socialiste qui contestent la procédure de partenariat public-privé envisagé dans le processus de création de ces places, ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. La Commission nationale consultative des droits de l’Homme s’est d’ailleurs prononcée sur le projet qu’elle trouve « inadapté ». Pour elle, c’est une manière de mettre de côté la politique de prévention nécessaire en amont afin de privilégier l’aménagement des peines.
Par ailleurs, les nouveaux projets développés en parallèle en vue d’améliorer la situation connaissent certaines difficultés. Le projet visant à introduire une « prison alternative », où les détenus sont dans l’obligation de travailler, connait en effet des réticences de la part des habitants du village où la prison doit être implantée.