Après avoir mis fin à l’hégémonie des mannequins anorexiques sur ses podiums, Israël s’attaque à un autre tabou de notre société : le danger des téléphones portables.
Le Parlement hébreu, la Knesset, a en effet approuvé un projet de loi imposant un message de prévention sur toutes les publicités d’appareils mobiles à la vente :
« Attention, le ministère de la Santé met en garde contre l’utilisation importante de ce dispositif qui pourrait augmenter le risque de cancer, surtout chez les enfants ».
Depuis de nombreuses années, les enquêtes internationales se contredisent quant à la nocivité de tels appareils. Les unes évoquent de risques accrus de tumeurs du cerveau. Les autres mettent en doute ces résultats. Une véritable bataille d’experts classique se déchaîne sur fond de lobby industriel.
En France, les associations de consommateurs s’échinent à prévenir des dangers potentiels des ondes et les magazines sortent régulièrement des grandes enquêtes sur les antennes téléphoniques et les portables. Elles sont parvenues à faire inscrire dans la loi du 12 juillet 2010 l’obligation de vendre des kits main-libre avec les appareils pour limiter l’exposition aux ondes, ainsi que deux articles dans le Code de la Santé publique pour protéger les enfants :
L’article L5231-3 dispose que :
« Toute publicité, quel qu’en soit le moyen ou le support, ayant pour but direct de promouvoir la vente, la mise à disposition, l’utilisation ou l’usage d’un téléphone mobile par des enfants de moins de quatorze ans est interdite. »
L’article L5231-4 complète ainsi :
« La distribution à titre onéreux ou gratuit d’objets contenant un équipement radioélectrique dont l’usage est spécifiquement dédié aux enfants de moins de six ans peut être interdite par arrêté du ministre chargé de la santé, afin de limiter l’exposition excessive des enfants. »
Les députés israéliens ont adopté des dispositions semblables dans le projet de loi, à la différence près que l’interdiction des publicités pour les téléphones cellulaires visant les enfants constituerait une infraction pénale. Le caractère dissuasif s’en trouverait dès lors considérablement accru.
Jérôme COHEN
Attaché d’information